Thermes de Digne les Bains : mini cure dédiée aux tendinites – Kiné Actualité
Kiné Actualité N°1513 du 11 janvier 2018
La Power Plate est utilisée aux Thermes de Digne les Bains comme un outil de vascularisation permettant d’améliorer la qualité du tendon. Reportage sur aux Thermes de Digne les Bains dans Kiné Actualité
À l’initiative de ses kinésithérapeutes, les thermes de Digne-les-Bains, dans les Alpes de Haute-Provence, lancent en 2018 une mini-cure rhumatologie de 6 jours : “Pré & post-tendinite”. Une formule orientée sport qui, aux soins thermaux classiques, ajoute le massage profond transversal et un suivi par un coach.
"Avant d’être directrice adjointe des thermes de Digne-les Bains et coordinatrice de l’équipe médicale, Véronique Lemer a débuté sa carrière professionnelle en tant que kinésithérapeute. Nulle surprise donc si on la retrouve souvent à l’origine des innovations impliquant ceux de l’établissement, comme la mini-cure “Pré & post-tendinite” de 6 jours, destinée aux sportifs amateurs.
Située au coeur des Alpes de, la station de Digne-les-Bains reçoit chaque année 6 500 curistes pour des soins de rhumatologie et d’ORL-voies respiratoires. Elle attire également de nombreux randonneurs et de traileurs car labellisée Spot de trail®. “Certains redémarrent trop brusquement une pratique sportive, tandis que d’autres sont dans le dépassement de soi et poussent trop loin l’activité. Les uns comme les autres se blessent. Ça arrive notamment aux accompagnants des personnes que nous suivons ici en cure”, explique François Guillemeau, l’un des 8 kinésithérapeutes présents dont les 9 mois de la saison, qui a co-construit le programme à partir de ce constat."
"Une logique de soins mais aussi de prévention
Les thermes accueilleront cette patientèle à partir de mars 2018. “Cela fait de nombreuses années que nous proposons des mini-cures non prises en charge par la Sécurité Sociale. Leur durée réduite permet aux actifs d’en profiter, à d’autres de découvrir les soins thermaux, ou encore au public étranger d’y accéder”, explique Véronique Lemer. Depuis l’an dernier, l’établissement a décidé d’affiner ce type de propositions : “Nous avons élaboré des ateliers spécifiques pour la fibromyalgie, en complément de la cure rhumatologie. Nous avons ainsi répondu à un besoin. L’idée est aussi de nous appuyer sur nos spécificités pour nous démarquer. C’est pourquoi nous avons aussi ciblé, en ORL, l’allergie à l’ambroisie, très présente en Rhône-Alpes. Les mini-cures relèvent aussi d’une logique de prévention : autant éviter d’attendre la pathologie qui déclenchera la prescription d’une cure thermale.”
La mini-cure “Pré & post-tendinite” vient en prévention d’une tendinite chronique ou pour accélérer la rééducation du tendon d’Achille. Elle bénéficie de l’action cicatrisante du soufre contenu dans l’eau sulfatée, particulièrement riche en sels minéraux (10 g/l) et de l’effet relaxant de sa température (48°C à la source). La formule comprend 4 soins quotidiens : l’application de boue thermale, une session d’aérobain en baignoire, la mobilisation en piscine et un massage sous l’eau par un kinésithérapeute.
S’y ajoutent une séance de groupe de 45 minutes en salle de sport, encadrée par un coach sportif, et l’accès au sauna."
"Une meilleure appréhension de ses capacités
Le soin kinésithérapique cible 3 objectifs. D’abord, un massage de 6 à 7 minutes visant à détendre le muscle avant de réaliser un massage transversal profond au niveau de la zone incriminée. Visant à provoquer une réaction du tendon, il est particulièrement désagréable pour la personne. “En cela, le travail sous eau chaude nous aide”, affirme François Guillemeau, qui valorise son effet décontractant. Le troisième point concerne l’autotraitement : “L’idée est d’amener les curistes à une prise de conscience et de leur donner des conseils personnalisés. Pendant la séance, on fait le point sur leur pratique : échauffement avant, étirement après, comment les faire, quel type de chaussures utiliser, etc.”
Une cure de 6 jours suffit-elle pour leur apprendre à mieux connaître et respecter leurs capacités ? “Ce n’est qu’un point de départ”, reconnaît le kinésithérapeute. “Mais ils sauront mieux repérer les signes d’un début de tendinite, un engourdissement, le tendon qui chauffe, une mobilité réduite... Et, à partir de là, moduler l’intensité de leur entraînement en évitant les montagnes russes, ou au pire, user du repos relatif au lieu d’entrer dans un engrenage particulièrement handicapant."
"Les curistes incités à poursuivre le programme hors les murs
Le programme prévoit également de lutter contre la récidive grâce au travail encadré par Frank Mazeaud, le coach de l’établissement, orthoprothésiste à l’origine. “En amont comme a posteriori, le renforcement musculaire et le travail excentrique peuvent leur éviter une lésion ou une rechute. De plus, la salle de sport est équipée d’une Powerplate, un outil de vascularisation permettant d’améliorer la qualité du tendon”, explique-t-il.
Afin de profiter de façon optimale des bénéfices de l’activité physique, les curistes seront incités à la poursuivre hors les murs, en découvrant les 22 randonnées pédestres au départ de la commune ou en s’initiant aux parcours de trail référencés aux alentours. “Nous comptons nous rapprocher des clubs locaux car notre mini-cure concerne a priori leurs adhérents. Nous leur proposerons probablement de participer à une mini-études pour évaluer son intérêt”, conclut Véronique Lemer."
SOPHIE MAGADOUX