Parkinson, équilibre, marche, posture, prévention chute

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Cette étude avait pour objectif de comparer les effets des vibrations WBV et de la physiothérapie (PT) conventionnelle sur les perturbations résistantes à la Lévodopa, de l'équilibre et de la marche chez des patients atteints de Parkinson, en comparant les 2 modes d'action, avec une évaluation de suivi final 4 semaines après l'arrêt des entraînements dans un centre hospitalier spécialisé de référence.

Les vibrations thérapeutiques WBV* font la preuve d'une amélioration de la marche, de l'équilibre et de la posture, tous symptômes résistants au traitement médicamenteux par équivalent-dopamine, chez des sujets atteints de Parkinson ancien.

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Titre : Whole Body Vibration versus conventional physiotherapy to Improve Balance and Gait in Parkinson's disease

Auteurs : EBERSBACH, EDLER, KAUFHOLD & WISSEL

Lieu de l'étude : The Movement Disorders Clinic, Beeliz-Heilstätten (Allemagne)

(American Congress of Rehabilitation Medicine and the American Academy of Physical Medicine and Rehabilitation 2008)

Référence de publication : Archives of Physical Medicine and Rehabilitation 2008, 89, p 399-403 

Etude numéro : 94 


Résumé de l'étude :

La maladie de Parkinson est un désordre neurodégénératif complexe, progressif et handicapant marqué par une perte progressive de neurones dopaminergiques de la substance noire (locus niger) et une atteinte des faisceaux nigrostriés, liée à une détérioration continue des fonctions motrices. Comme les traitements pharmacologiques (L-dopa, agonistes de la dopamine) sont peu efficaces envers les troubles de posture et que de plus ils perdent de leur efficacité avec la progression de la maladie, les thérapies potentielles non pharmacologiques sont d'une importance cruciale dans la gestion de ces désordres. Du fait du manque de médications pour améliorer l'équilibre postural dans la maladie de Parkinson, le développement de thérapies non pharmacologiques pourrait compenser les instabilités de postures et minimiser leurs séquelles.

 A coté des exercices traditionnels tels que ceux en endurance et en résistance, les vibrations thérapeutiques WBV ont montré des effets positifs sur les symptômes de la maladie de Parkinson.

Il est bien connu que l'instabilité posturale et les chutes sont la marque de la maladie de Parkinson. Celles-ci se voient en général à un stade tardif et avancé de la maladie mais on a rapporté également des chutes de façon relativement précoce. Ce haut risque de chute serait approximativement double comparativement aux personnes âgées en bonne santé. La perte de l'indépendance fonctionnelle du fait de ces chutes et le risque de devoir aller en maison de retraite sont rapportées avec frayeur par les sujets.

La maladie de Parkinson se caractérise par une forte hétérogénéité dans sa progression dans le temps ce qui rend difficile les hypothèses de thérapie à long terme.  

Objectif :

Comparer les effets des vibrations WBV et de la physiothérapie (PT) conventionnelle sur les perturbations résistantes à la Lévodopa d'équilibre et de marche chez des patients atteints de Parkinson par un essai randomisé contrôlé "noteur-aveuglé" comparant 2 modes d'action, une évaluation de suivi finale 4 semaines après l'arrêt des entraînements dans un centre hospitalier spécialisé de référence.

Méthodes :

27 patients présentant un Parkinson et un déséquilibre résistant au traitement par dopa, traités régulièrement par dopamine (médicament de substitution) ont été répartis de façon aléatoire (population ITT "intent-to-treat) dans un groupe traité par vibrations WBV (n= 13) et un groupe traité par physiothérapie PT conventionnelle (groupe témoin, n= 14). 21 patients (14 hommes, 7 femmes) d'âge moyen 73,8 ans (62-84 ans), dont l'ancienneté moyenne de la maladie était de 7,2 années, avec une dose moyenne d'équivalent dopa 768 mg/jour, ont finalisé l'essai et le suivi. Les sujets ont reçu de façon aléatoire 30 séances (2 séances de 15mn/jour, 5 jours par semaine) soit de vibrations WBV soit d'entraînement conventionnel. 21 sujets (10 WBV, 10 PT) ont eu le suivi à 4 semaines après la fin du traitement. La principale mesure était le score au test de Tinetti (échelle d'équilibre). Des évaluations cliniques secondaires incluant le test " debout-marche-assis", la vitesse de marche, l'échelle d'évaluation unifiée de la maladie de Parkinson (section III examen moteur), la performance au pull test et la posturographie dynamique.

Résultats :

Le score de Tinetti fut amélioré de 9.3 à 12.8 points dans le groupe WBV et de 8.3 à 11.7 dans le groupe témoin (physiothérapie conventionnelle). Toutes les mesures secondaires à l'exception de la posturographie, furent améliorées lors du suivi, comparativement au baseline (avant traitement) pour les 2 groupes WBV et PT. La posturographie dynamique quantitative fut seulement améliorée chez les patients du groupe WBV (1937-1467 mm) alors qu'il n'y eut pas de changement significatif dans le groupe témoin PT (1832-2030 mm).

Conclusion :

L'équilibre et la marche sont améliorés chez les patients atteints de Parkinson qui reçoivent des vibrations thérapeutiques WBV ou une physiothérapie conventionnelles lors d'un programme complet de rééducation. De plus chez les patients traités par vibrations WBV, les données de posturographie sont significativement améliorées contrairement au groupe traité par physiothérapie conventionnelle.

WBV* = Whole-body vibration = Vibrations thérapeutiques